Le langage tabou



Henry Landroit

Lors de la préparation de l’AG en groupe de langue française, on a annoncé la publication prochaine, par la Fimem, d´un livre noir de témoignages sur le non-respect des droits des enfants dans le monde. Certains ont mis en cause l’utilisation du terme « noir » dans l’expression « livre noir » et suggéré d’utiliser une autre expression, de crainte que nos camarades africains noirs ne soient vexés.
Je pense que c’est une revendication abusive. Certes, le langage et même la grammaire charrient souvent du sexisme hérité des siècles précédents. Par exemple, en français, on a dû légiférer pour féminiser les noms de métiers et de fonctions (un basketteur – une basketteuse et même un cafetier – une cafetière, un homme-grenouille – une femme-grenouille). En grammaire, la règle « le masculin l’emporte sur le féminin » est manifestement d’origine machiste.
Mais il en est tout autrement en ce qui concerne le terme « noir » qui exprime, du moins dans la culture occidentale, la tristesse, le désespoir, la négativité. Ainsi dans broyer du noirvoir les choses en noir qui ne comportent pas d’allusion raciste quelconque.
Il faut pouvoir nommer les choses par leur nom sans toujours y voir des intentions cachées. Ainsi, je préfère continuer à parler des balayeurs plutôt que des techniciens de surface et des aveugles plutôt que des non-voyants.

Et que faire de pied-noir, de travailler en noir, de marché noir, etc ?
J’espère avoir mis noir sur blanc mon opinion à ce sujet…

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